vendredi 14 mai 2010

Ma gang de mamans

Il y a trois ans j’ai participé à un groupe de soutien au CLSC. Il s’agissait d’un groupe composé de mamans d’enfants différents, animé par une ergothérapeute et une travailleuse sociale. Nos enfants étaient tous du même groupe d’âge et vivaient avec une différence. La majorité était composée de maman d’enfant autiste.

Ce groupe m’a beaucoup aidé, il m’a permis de réaliser que je n’étais pas seule dans ma situation. On y abordait des sujets tels que la vie quotidienne, le couple, l’acceptation de la différence, le deuil etc… Je pouvais, enfin, exprimer librement mes pensées, mes émotions, mon parcours. Çà m’a fait un bien immense.

Oui, j’avais le soutien de mon conjoint, de certains membres de ma famille et d’amis, mais rien ne se comparait au support que je recevais dans ce groupe. Avec elles, je pouvais avouer l’inavouable, je pouvais dire tout haut ce que je taisais trop souvent. Même les non-dits étaient entendus. Ces femmes vivaient la même chose que moi. Leur cœur de maman souffrait de la même façon que le mien.

Souvent, les gens autour de nous ont de la difficulté à nous voir souffrir. Lorsqu’on parle de notre détresse, les gens tentent de nous réconforter, de minimiser la situation. Lorsqu’on pleure, nos proches essaient d’arrêter nos larmes. Mais souvent, tout ce que l’on souhaite c’est qu’on nous laisse pleurer à torrent. Il est insupportable pour eux de nous voir dans cet état. Les gens sont souvent mal à l’aise face à la peine d’un être cher. Dans le groupe de support du CLSC, le but n’était pas de réconforter, mais de soutenir, de comprendre ce que nous vivions, de normaliser nos émotions et de trouver des pistes de solutions.

Au cours des semaines, des affinités ce sont tissées entre certaines mamans, dont moi. À la fin de la session, nous avons décidé de poursuivre nos rencontres hebdomadaires. Nos rendez-vous au CLSC se sont alors transformés en déjeuners au restaurant. Ces rencontres sont vite devenus des oasis dans mes semaines parsemées de rendez-vous. J’en ai fait une priorité à placer dans mon agenda.

Trois ans plus tard, ces déjeuners ont encore lieu.

Probablement, que n’eut été de ce groupe de support et du fait que nous ayons toute un enfant différent, la vie ne nous aurait jamais rapprochées les unes des autres. Nous sommes si différentes. Nous provenons de milieux différents. Pourtant, elles sont devenues des amies précieuses et fidèles. Nos déjeuners ne sont plus nos seules rencontres. Une réelle amitié s’est forgée entres nous. D’ailleurs, j’ai fêté Noël dernier avec la majorité d’entres elles et leurs enfants.

Ces filles sont un peu les sœurs que je n’ai pas. Avec elles, je ris, je pleure, j’évolue. Elles connaissent mes joies et mes peines. Elles me soutiennent dans mes projets. Avec elles, je peux parler sans peur d’être jugée. Souvent, elles me font voir les deux côtés d’une médaille et m’aident dans mes réflexions. Nous sommes là, les unes pour les autres. Si l’une de nous passe un mauvais moment, nous l’épaulons et la soutenons.

Je tenais à leur rendre hommage, car sans elles mon parcours aurait été bien différent, j’en suis certaine. Elles m’ont beaucoup aidé à trouver un certain équilibre. Elles sont, en partie, responsables de la maman grenouille que je suis devenue.

Merci les filles ! Je vous aime…

1 commentaire:

  1. Ma belle martine,
    tu es comme une soeur pour moi, une amie précieuse et je remercie Dieu de vous avoir mis sur mon chemin..
    Je n'ai pas de famille mais je vous considère toutes comme des soeurs, je ne sais pas ce que je ferais sans vous les filles.
    Sachez que je vais être toujours là pour vous autres et que je vous aiment mes SUPER MAMANS..

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